jeudi 4 février 2016

Je suis l'artiste-codeur de mon existence

J'ai regardé hier deux vidéos qui m'ont amené à réfléchir au déterminisme social et au libre-arbitre de l'individu dans notre société. Ces deux vidéos ne sont pourtant pas celles de philosophes expliquant leurs derniers travaux de recherche.

La première vidéo, réalisée par Scilabus, parle du Temps. Je vous invite à la regarder afin de comprendre la suite de cet article :

Le temps, donc, n'est jamais qu'une représentation quadridimensionnelle de toute chose, objet ou individu. Une représentation quadridimensionnelle que nous ne sommes pas capables d'appréhender. Nous avons créé le temps pour nous permettre de comprendre comment les objets et les individus évoluent en fonction de cette quatrième dimension.

La deuxième vidéo est un épisode de la série Mr Robot (je vous invite par ailleurs à la regarder car elle est très sympathique). Dans l'un des épisodes, l'un des personnages associe nos décisions à un système booléen : Le oui étant le 1, et le non étant le 0. Nos choix, aussi complexes soient-ils, se résumeraient ainsi à une variable à deux entrées : 0 ou 1. Plus généralement, cela m'a amené à penser l'être humain, nos vies, comme un programme informatique qui serait une succession de décisions : une suite de 0 et de 1, comme en informatique.

L'association de ces deux concepts est formidable. D'une part, la vidéo de Scilabus nous informe que nous sommes des objets de forme finie, en 4 dimensions. Une forme que nous ne pouvons percevoir, mais qui existe néanmoins. Par ailleurs, nous avons une prise directe et totale sur cette forme : nos choix codent le programme informatique de notre vie. C'est la grande force de l'être humain, que d'être capable d'écrire son propre programme. Si je choisis le suicide, je marque définitivement dans le temps et l'espace, dans l'univers, une modification de l'objet en 4 dimensions que je suis. Si je choisis de vivre d'une façon ou d'une autre, si je choisis de changer de métier, de partir à l'étranger, ce sont autant de 0 ou de 1 qui viennent s'ajouter dans le programme de ma vie, et qui modifient définitivement le code de mon existence.

Bien entendu, nous sommes également parasités par le système social dans lequel nous vivons. Nos décisions ont pour limite l'influence extérieure que nous subissons, notre accès à l'information, notre éducation, des évènements indépendants de notre volonté. Nous sommes piratés en permanence... Il n'empêche qu'à tout moment, quelles que soient les pressions, quels que soient les aléas dans notre vie, nous avons le choix de poser un 0 ou un 1 dans le code de notre existence. Il suffit d'un 0 ou d'un 1 pour reprendre la main. Il suffit d'un 0 ou d'un 1 pour modifier la forme que nous prendrons dans la 4e dimension.

Et vous, quelle forme voulez-vous prendre dans l'existence ? Coderez-vous le programme de votre vie, vous donnerez-vous forme, tels des artistes ? Ou vous laisserez-vous pirater par les autres ?

2 commentaires :

  1. Ahhhh Brisecous et son obsession du choix et de la prise sur sa propre existence...
    Il est amusant de voir comment il est possible d'appréhender un même contenu de manières très différentes.
    Dans un premier temps, la thèse du personnage de Mr Robot à généré chez moi une antipathie immédiate pour le personnage. J'y vois la négation de toute la subtilité qui fait la puissance et l’intérêt de l'intellect humain.
    Pour ce qui est du temps, même si l'explication est belle et me parait une bonne façon de présenté ce que peut être le temps ma réflexion à la suite de la vidéo à été bien différente. J'ai vu dans le fait de voir le temps comme une quatrième dimension un argument fort pour le déterministe stoïcien. En effet si l'on suppose un être quadridimensionnel (au même titre que nous vis a vis des êtres bidimensionnels de la vidéo) il serait capable d'appréhender notre "forme quadridimensionnel" dans son entier et ce qu'elle que soit sa "position" dans le temps. Ainsi notre "forme quadridimensionnel" aurait toujours exister et existera toujours.
    Bref tout ça pour dire que j'ai vu les mêmes vidéos que je ne les ai pas reçu de la même manière et que je ne les ai du coup pas mis en relation mais que je suis globalement d'accord avec le fait que l'on est les seuls architectes de notre existence.
    N'oublions tout de même pas de nous laisser "pirater" de temps en temps ça peut apporter de jolies choses ou nous permettre d'améliorer notre pare-feu.

    Ps: Les ombres/auras autours des lettres je trouve ça assez désagréable à lire.
    Pps: Mr Robot c'est bien, mangez-en.

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  2. Bonjour Guillaume,

    Merci pour ton commentaire.

    Effectivement, c'est amusant de se rendre compte que tout est affaire de perception (c'est un peu le sujet de mon dernier article), ce explique peut-être notre divergence toute relative de point de vue.

    Il est vrai que la thèse du personnage de Mr Robot est utilisée dans une vision très causale de la vie humaine : nous serions contrôlés par une série de causes et de conséquence. Néanmoins, tout programme informatique extrêmement complexe n'est à l'origine qu'une suite de 0 et de 1 exprimés sous une autre forme. Il me semble que l'esprit humain est fait de la même façon : une infinité de minuscules choix, des millions de 0 et de 1 agencés. Si l'on réinterprète la vision de Mr Robot, je pense qu'on peut faire de la thèse originelle quelque chose de très positif et rafraichissant.

    Je suis d'accord avec toi sur le fait que notre forme quadridimensionnelle est supposée figée dans les 4 dimensions selon un aspect qui est, a été et sera à jamais. Si un être supérieur observait notre forme quadridimensionnelle, cette dernière serait statique dans le temps et l'espace.

    Et pourtant, nous constatons empiriquement notre capacité à avoir prise sur les évènements. Comme tu le disais, l'esprit humain, malgré ses limites, est bien trop complexe pour être restreint à un simple rapport de causalité. Cela signifie selon moi que nous choisissons, indépendamment de la dimension "temps", la forme que nous voulons prendre. Nous sommes au moins pour une part non négligeable, maîtres de la forme que nous prenons dans le temps et dans l'espace. Nous choisissons, malgré notre aspect statique quadridimensionnel, la forme que nous prenons, la place qui est la notre dans l'univers.

    Faudrait-il alors envisager une cinquième dimension qui expliquerait l'existence de ce libre-arbitre, de ce choix, de ce pouvoir partiel mais néamoins formidable que nous avons sur l'univers ? Peut-être que cet être quadridimensionnel nous perçoit statiques uniquement parce qu'il n'est pas capable d'appréhender la cinquième dimension : celle des choix...

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