Je partage avec vous une micronouvelle sur le thème de la liberté, réalisée pour le 2e concours Radio France de la micronouvelle. C'est un hommage à la Commune de Paris et un clin d'oeil au poème de Paul Eluard, Liberté j'écris ton nom. J'ai utilisé les assonances et allitérations ainsi qu'un rythme haché sans verbes directs pour rendre le sentiment de l'instantanéité de l'action ainsi que l'impression de l'inéluctable dénouement.
Les poèmes des lauréats sont consultables ici.
Pour un meilleur confort de lecture, vous pouvez télécharger le texte au format PDF. Bonne lecture.
Liberté, je crie ton nom.
Les barricades. Un choeur. Une clameur.
Liberté, je crie ton nom.
Les claquements secs des carabines. Les balles qui fusent, furieuses. L'impact. Les corps percutés. L'ultime cabriole des moribonds. Un seul demeure. Dressé par-dessus les pavés, le poing levé, le destin m'a désigné pour un dernier défi.
Liberté, je crie ton nom.
Le fracas discordant du canon, les gravats et les cadavres projetés tel un feu d'artifice macabre, les éclats gravés dans ma trogne, mêlant mes larmes d'écarlate.
Liberté, je crie ton nom.
Mon bras qui s'envole au firmament, absurde simulacre d'évasion, ma carcasse affaissée en un déversoir sanglant. Mon bras qui retombe, poupée de chair inerte, toujours serré dans un cri du coeur muet, le cri d'un coeur qui cesse de battre.
Liberté, je crie ton nom.
Le son qui s'évade de mes lèvres murmurantes, mon serment qui se dilue, se délaye, dissimulé par le son du canon, le son du canon qui ne cesse, assourdissant.
Liberté, je crie ton nom...
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